Isoler votre maison, pourquoi ça coince ? Les freins et les solutions !

Du toit aux fenêtres, en passant par les sols et les murs, votre logement mérite une meilleure isolation. Positif pour votre budget et la planète. Pourtant, vous n’arrivez pas à passer à l’action… On vous explique comment dépasser les obstacles !
Paul
Paul D.
07/11/2023 |
Isolation de la maison

Nous devons mieux isoler nos logements, vous en avez probablement conscience. Pourquoi ? C’est d’abord votre intérêt personnel, puisque vous pouvez :

  • Profiter de belles économies sur votre facture d’énergie ;
  • Améliorer votre confort thermique ;
  • Augmenter la valeur de votre habitation. 

D’autant plus que les maisons belges figurent parmi les plus mal isolées d’Europe ! On a donc du boulot. 

Mais c’est aussi notre intérêt à tous, puisque les bâtiments dans l’UE sont responsables de 40 % de notre consommation énergétique et de 36 % des émissions de gaz à effet de serre. En améliorant la performance énergétique du parc immobilier, l’isolation incarne donc une mesure importante pour lutter contre le réchauffement climatique et minimiser les effets de la crise énergétique. 

Voilà pourquoi l’Europe et les pays membres, dont la Belgique, sont engagés pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, notamment via la rénovation thermique des logements.

Malgré ces intérêts convergents, force est de constater que nos maisons sont encore insuffisamment isolées : le taux actuel de rénovation serait d’environ 1 % du bâti chaque année. Pourquoi le mouvement tarde-t-il à décoller ? 

Nous avons épinglé les principaux freins, mais aussi… les solutions pour dépasser ces barrières !

Isoler ? Ça coûte trop cher…

Préoccupation ô combien légitime ! Soyons transparents : si vous devez faire la rénovation profonde de votre logement, cela représente un certain budget. Mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire. On vous donne 4 pistes pour ne pas être bloqué par la question financière…

1. Demandez un soutien.

En Belgique, les trois régions proposent des primes pour vous encourager à améliorer votre isolation. Alors, pourquoi s’en priver ? Ces aides financières peuvent monter jusqu’à 70 % de la facture (voire plus), en fonction des travaux, de vos revenus et de la région. En général, tout le monde peut introduire une demande : locataire, propriétaire ou copropriété. De plus, si votre logement a plus de 10 ans, vous pouvez bénéficier d’un taux réduit de TVA (6 % au lieu de 21 %) pour les travaux d’isolation.

On détaille les primes « isolation » dans trois articles dédiés sur notre blog : Wallonie, Flandre et Bruxelles

Comment financer les travaux d’isolation

2. Sollicitez un financement.

Comme pour les primes, chaque région a mis en place (sous certaines conditions) des crédits attractifs pour vous aider à financer vos travaux. Retrouvez toutes les infos sur notre blog : 

3. Refaites les calculs.

Isoler est un investissement ! Certes, vous devez sortir de l’argent, mais vous êtes rapidement gagnant. Par exemple, si vous isolez le sol, le toit, les fenêtres et les murs d’une vieille maison, vos économies peuvent atteindre jusqu’à plus de 30 %. Cela peut représenter 500 euros d’économie de chauffage par an.

4. Saucissonnez.

Vous n’êtes pas obligé de faire tous les travaux en une fois. Rien ne vous empêche de faire en fonction de vos moyens : commencez par votre toit (un poste clé), puis les châssis dans deux ans, etc. Le tout est de s’y mettre…

Je n’y connais rien en isolation !

Autre obstacle courant, vous ne savez pas ce que tout cela implique. Logique, vous n’êtes pas un professionnel du bâtiment, c’est donc normal de vous sentir perdu. Que faut-il faire ? Par où commencer ? Qui contacter ? Etc. Autant de questions habituelles pour le commun des mortels…

Bonne nouvelle : on vous explique toutes les bases dans notre guide pratique et gratuit sur l’isolation. Une excellente façon de mettre le pied à l’étrier.

Ma maison en a-t-elle vraiment besoin ?

Il y a de fortes chances que ce soit le cas. En Wallonie, par exemple, trois quarts du bâti date d’avant 1985 et environ 60 % des constructions affichent un niveau PEB entre E et F, contre seulement 1 % de labels A et 9 % de labels B. D’ailleurs, en Flandre, les nouveaux propriétaires de logements énergivores (PEB E ou F) sont maintenant obligés d’améliorer la performance de leur propriété ! À Bruxelles, le constat et la stratégie sont identiques, puisque le bâti bruxellois, construit essentiellement avant les années 60, est l’un des plus énergivores au niveau européen ; et un tiers des bâtiments ne sont pas isolés. L’une des volontés est donc de supprimer les passoires énergétiques d’ici 2033, c’est-à-dire tous les bâtiments dont le PEB affiche la lettre F et G.

Comment savoir si votre maison a besoin de travaux d’isolation ?

Vous avez un doute ? Faites réaliser un bilan énergétique de votre résidence par un professionnel. Il va examiner le degré d’isolation de votre maison et établir un diagnostic précis, ainsi qu’un aperçu des éventuels travaux à réaliser pour améliorer l’isolation. Cet audit peut même faire l’objet d’une prime, notamment à Bruxelles et en Wallonie. 

Les travaux d’isolation ? Trop complexes

Oui… et non. Tout dépend de quoi on parle. Il existe des travaux plus faciles à mettre en œuvre que d’autres, mais aussi une série d’astuces simples pour améliorer l’efficacité énergétique de votre maison. On vous en dit plus avec ces 2 solutions.

1. Procédez par étapes.

L’isolation concerne quatre grands postes de votre habitation : 

  • Le toit, responsable de 30 % des déperditions ;
  • Les murs extérieurs, par lesquelles 25 % de la chaleur s’échappe ;
  • Les sols, qui causent 15 % des pertes ; 
  • Les fenêtres, les châssis et les portes, qui sont à l’origine de plus de 30 % des « fuites » de chaleur.

En fonction de votre situation, vous pouvez donc vous attaquer à un « problème » à la fois, avec des résultats immédiats. Par exemple, pour changer vos châssis, il vous « suffit » de prendre contact avec des professionnels (pour pouvoir comparer les devis) et bien choisir vos fenêtres. On vous donne quelques conseils.

2. Démarrez « petit ».

Fermer votre cheminée, isoler les tuyaux des radiateurs, remplacer les joints de vos fenêtres ou encore installer des bas de portes, autant de petits gestes simples pour éviter les pertes de chaleur. Rien de sorcier, mais vous allez rapidement le sentir, en termes de confort thermique et sur votre facture de chauffage.

Isoler votre maison en commençant par de petits travaux à votre portée

Je souhaite isoler mon logement, mais je suis « bloqué »…

Plusieurs raisons (techniques ou réglementaires) peuvent être à l’origine d’un blocage. Par exemple : la copropriété ou la commune ne vous autorise pas à isoler vos murs extérieurs. 

Il y a toujours une solution ! Dans ce cas précis, vous pouvez opter pour une isolation de vos murs par l’intérieur. Certes, cette approche présente des inconvénients (perte de place, augmentation du risque de pont thermique, etc.), mais elle est aussi bien moins chère : en moyenne 40 à 50 €/m² contre 100 à 150 €/m² pour l’isolation par l’extérieur.
    
En plus, il existe des solutions innovantes et pratiques pour faire les travaux vous-même, comme celle proposée par WonderWalls. Cette start-up bruxelloise propose des plaques d’isolation modulaires faciles à monter, une sorte de Quick-Step pour les murs !

OK, mais comment isoler de façon écologique ?

L’un des enjeux de la rénovation de votre maison est de réduire votre empreinte environnementale. C’est donc légitime de vouloir privilégier une isolation écoresponsable, notamment dans le choix des matériaux. Rassurez-vous, c’est tout à fait possible…

Quels matériaux choisir pour isoler votre maison de façon écologique ou non ?

La solution passe par des matériaux d’isolation écologiques, durables et biosourcés. D’ailleurs, les régions vous encouragent sur cette voie, puisque les primes sont souvent plus intéressantes, lorsque vous optez pour ce type de produits. 

Grâce aux progrès actuels, vous avez de plus en plus de choix. Comme avec la société PermaFungi, qui transforme le champost (le résidu de la culture de pleurotes) en un matériau durable et biodégradable en y ajoutant du mycélium, la semence du champignon. Le résultat, ce sont des produits, entre autres, destinés à isoler nos maisons.

Autre exemple ? À Gierle, une ferme agroécologique teste la culture du chanvre sur un total de 13 hectares, afin de produire un matériau d’isolation. Naturel, local et efficace.

Vous n’avez plus vraiment de raison de réfréner l’isolation de votre maison ! Commencez tout de suite, en téléchargeant gratuitement notre guide pratique.