La neutralité carbone, la solution pour l’avenir de la planète ?
Neutralité carbone, neutre en CO2… Des termes qui résonnent régulièrement à nos oreilles. Semer les graines d’une société avec moins d’émissions carbones est possible. Il existe des solutions (technologiques et liées à nos habitudes) pour réduire notre empreinte écologique et les émissions de dioxyde de carbone. On fait le tour de la question en 10 points…
1. Pourquoi les émissions de CO2 sont-elles si mauvaises pour la planète ?
Le CO2, ou dioxyde de carbone, est un gaz inodore et incolore. Il se forme lorsque des composés à base de carbone se consument (pétrole, charbon…) ou se décomposent (arbres, plantes…). Le CO2 est donc depuis toujours naturellement présent dans l’atmosphère avec d’autres gaz à effet de serre. Ils forment ensemble comme une « petite couverture ». Le problème est que l’activité humaine a considérablement augmenté ces émissions de CO2 et d’autres gaz qui se sont accumulés dans l’atmosphère. La petite couverture s’est transformée, au fil des années, en grosse couette bien épaisse. Cette accumulation a renforcé l’effet de serre qui risque désormais de transformer la Terre, en cocotte-minute.
Le CO2 n’est pas le seul le gaz à effet de serre. Il y a aussi le méthane (CH4), l'ozone (O3), le protoxyde d'azote (N₂O) ou les gaz fluorés (HFC, PFC, SF6). Tous ont un pouvoir réchauffant. Le CO2 n’est pas le pire mais il est le plus important en volume.
2. Qu’est-ce qui génère des émissions de dioxyde de carbone ?
Les sources d’émissions de CO2 sont à la fois naturelles et humaines.
Un peu plus de 40% des émissions de dioxyde de carbone produites naturellement proviennent de l'échange entre l'océan et l'atmosphère. D'autres sources naturelles d'origine végétale et animale incluent la respiration, ainsi que la respiration du sol et la décomposition (28,56%). On peut aussi citer les éruptions volcaniques (0,03%).(1)
Les 60% restants sont dus à l’homme par ses activités industrielles, de transport, la production et l’utilisation de combustibles ou encore la déforestation.
3. À quoi correspond une tonne de CO2 ?
Pas facile de se représenter 1 tonne de CO2. C’est pourtant ce que produit, en moyenne, chaque mois, un individu dans un pays industrialisé. Chaque Belge, selon le consultant en environnement CO2Logic, serait responsable de l’émission de +/-10 tonnes de CO2 chaque année.
1 tonne de CO2, c’est l’équivalent …
> d’1 tonne de déchets (2)
> de la fabrication d’1 télé + 1 ordinateur (2)
> des émissions de 5800 km en SUV diesel – 8300 km avec une citadine essence (2)
> 500 m3 de gaz, 360 litres de mazout(3), 4 760 kWh d’électricité (4)
> de la production de 78,24 kg de bœuf (5)
> du poids d’environ 1/6e d’un éléphant (un éléphant pèse entre 4 et 7 tonnes)
Précisons encore qu’une boule de l’Atomium pourrait en contenir 5 tonnes. (6)
4. Quels sont les puits de carbone qui absorbent naturellement le CO2 ?
Le CO2 peut être piégé par les plantes, les sols et dans les océans. Le cas le plus connu est celui des plantes qui, par leur photosynthèse, captent le dioxyde de carbone et l’utilisent pour leur croissance. Les océans absorbent également le CO2. Celui-ci est fixé par les algues et le phytoplancton également via la photosynthèse. Il est encore dissous dans les mers froides par un processus physique. Ces absorptions sont toutefois limitées par l’acidification des océans ou l’espace limité pour la reforestation, les pratiques agricoles intensives.
Des solutions naturelles de stockage du CO2 ont été mises en œuvre : la reforestation, l’agriculture régénérative, la culture d’algues.
5. Qu’est-ce que la neutralité carbone?
La neutralité carbone est atteinte lorsque les activités humaines n’émettent plus qu’une faible quantité de CO2 et que ces émissions peuvent être compensées soit naturellement par les « puits de carbone » (voir point 4)., soit artificiellement par les « technologies d’émissions négatives » (voir point 6).
Une fois la neutralité carbone atteinte, la concentration dans l’atmosphère n’augmente plus et le réchauffement peut se stabiliser. Bref, il ne s’agit pas tellement de supprimer toutes les activités humaines émettrices de CO2 mais plutôt de les adapter et réduire à un seuil drastique que les différents territoires peuvent absorber. Cet équilibre a été retenu par l’Accord de Paris en 2015.
6. Des technologies d’émissions négatives pour emprisonner le carbone ?
Chercheurs et entreprises travaillent à des méthodes qui permettraient de capturer le CO2 et de le séquestrer. La séquestration CCS (Carbon Capture and Storage) retient le CO2 à la sortie d’une centrale ou usine, le compresse, puis l’envoie sous pression dans d’anciens gisements d’hydrocarbures ou dans des couches géologiques. Si l’usine en question utilise de la biomasse, le procédé se nomme Bio Energy CCS ou BECCS.
La technique DAC (Direct Air Capture), elle, aspire l’air par de gigantesques ventilateurs, sépare le CO2, puis l’utilise pour diverses tâches : produire des combustibles synthétiques (en le combinant avec de l’hydrogène), être injecté dans des serres pour accélérer la maturation des légumes
7. Compenser les émissions a-t-il réellement un impact ?
Compenser c’est bien, c’est un premier pas. À condition toutefois de ne pas garder ses anciennes habitudes de consommation.
Plus que compenser, l’objectif principal est d’éviter le plus possible les émissions de CO2 si l’on veut réellement limiter l’élévation de la température moyenne du globe à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900) et, si possible, tendre vers 1,5°C.
D’ailleurs, l’Union Européenne préconise la neutralité pour 2050 comme le rappelle son dernier plan de route, le Green Deal. Concrètement, pour atteindre l’objectif d’1,5°C, il faudrait limiter nos émissions à 25 Gt/an en 2030 et 7 Gt/an en 2050…
8. Quels sont les objectifs de réduction CO2 de la Belgique ?
En 1990, année de référence, les émissions de gaz à effet de serre de la Belgique se sont élevées à 146 millions de tonnes d’équivalents CO2, hors puits carbone (7). Entre 2004 et 2014, une sérieuse décrue s’est produite. Depuis lors, les émissions stagnent.
Pour bien faire, il faudrait les baisser de 80% à 95% par rapport à leur niveau de 1990 pour atteindre la neutralité. En février 2020, l’État fédéral et les trois Régions ont adopté une stratégie pour 2050, un plan de route, au terme de longues discussions. Leur document ne retient toutefois aucun objectif commun. Il additionne des mesures promises par chaque entité.
9. Où faut-il porter les efforts de neutralité carbone ?
Les efforts vont concerner tous les secteurs qui rejettent des gaz à effet de serre.
Source : Climat.be
Le premier levier à actionner pour éviter les émissions à la source est d’agir sur l’efficacité énergétique ! Les économistes estiment que, pour la construction/le résidentiel, le transport et la production d’électricité, les technologies existent et que la neutralité carbone est en théorie atteignable.
Des exemples de projets menés par ENGIE ? Utiliser les déchets ménagers et industriels comme une source d’énergie verte pour alimenter des réseaux urbains de chaleur. Ou encore alléger son impact écologique grâce à la biomasse et la production de biogaz.
Si on ne modifie pas les pratiques, pour l’industrie, l’agriculture et le traitement des déchets, il y aura toujours des émissions incompressibles. Néanmoins, des recherches sont en cours pour développer des projets de capture et valorisation du CO2 de l’industrie.
10. Que peut-on faire en tant que citoyen pour tendre vers le zéro carbone ?
Des gestes concrets sont possibles mais impliquent de vivre et habiter autrement. Exemples ?
L’agriculture
Limiter le gaspillage alimentaire serait aussi très efficace. 30% de la nourriture sont gaspillés(8).Ce sont autant de produits pour lesquels on a utilisé de l’énergie, de l’eau, des produits chimiques… pour rien ! Et donc autant d’émissions qui auraient pu être évitées.
Diminuer sa consommation de viande, acheter des produits locaux… Car même si une pomme chilienne est moins chère à l’achat en magasin, son coût carbone pour l'environnement est énorme !
La mobilité
Se déplacer en train et en bus, privilégier la marche ou le vélo pour les courts déplacements, covoiturer ou choisir une voiture électrique, hybride voire une voiture à hydrogène, essayer l’autopartage, voyager éco-responsable en évitant, par exemple, de trop souvent prendre l’avion…
Les déchets
Fuir les emballages plastiques, essayer le compostage, faire attention à ses pratiques de consommation, réduire le sac des déchets résiduels qui termine à l’incinérateur… Voici quelques astuces pour tendre vers le zéro déchet.
Les maisons et bâtiment
Choisir des matériaux de construction durables, construire « quasi neutre en énergie », isoler de manière drastique, remplacer sa chaudière, placer des panneaux solaires, augmenter son autoconsomation électrique, utiliser des matériaux durables, installer un boiler solaire, opter pour une pompe à chaleur, autoproduire son électricité, éviter les achats compulsif, favoriser l’économie de partage … Tout cela participe à plus de neutralité carbone.
Pour toute une série d’actions, ENGIE peut aider. Le Groupe a en effet l’ambition d’aider ses clients (particuliers, entreprises et municipalités), dans leur transition zéro carbone, c’est-à-dire de leur offrir les moyens et les outils, à des prix accessibles, de réaliser leur transition climatique.
Sources
(1) IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007, Intergovernmental Panel on Climate Change ; https://votreimpact.org/gaz-a-effet-de-serre/sources-de-co2
(2) https://www.ecoconso.be/fr/Qu-est-ce-qu-une-tonne-de-CO2+&cd=3&hl=fr&ct=clnk&gl=be
(3) https://energieplus-lesite.be/theories/consommation-energetique/les-emissions-de-polluants-liee-a-la-consommation-energetique/
(4) https://corporate.engie-electrabel.be/local-player/
(5) https://www.bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?viandes_et_produits_a_base_de_.htm
(6) https://calculator.co2logic.com/Calculator/buy.aspx?cl=fr
(7)https://www.climat.be/2050/files/5715/8037/9114/VisionAndStrategicWorkstreamsForADecarbonisedBelgiumBy2050.pdf
(8) http://www.ecoconso.be/fr/content/gaspillage-alimentaire-combien-de-nourriture-gaspille-t