Vivre dans une tiny house de 20m²
L’annonce d’une tiny house pourrait s’écrire ainsi… À vendre : maison neuve, moderne, de plein pied, avec pièce à vivre, cuisine, salle de bains et chambre à coucher, le tout sur une superficie de 15 à 20m². Vous trouvez cela minuscule ? Vous risquez d’être surpris. Tant ces micromaisons optimisent l’espace de manière incroyable. Et ce n’est pas là leur seul tour de magie…
D’ailleurs, les familles belges sont de plus en plus nombreuses à être séduites. Et plusieurs tiny houses sont d’ores et déjà habitées ou en passe de l’être en Belgique.
Une micromaison avec des coûts d’énergie réduits
Une tiny home est très économe en énergies. La facture d’eau, d’électricité et de chauffage s’élève entre 300 et 500 €… par an ! Pour les 3 !
Certaines micromaisons peuvent même être carrément autonomes. Comment ?
> en installant quelques panneaux solaires sur le toit ;
> les eaux usées peuvent être récupérées, filtrées et réutilisées pour le nettoyage voire même pour la douche et la cuisine, comme c’est le cas dans cette maison serre ;
> les toilettes peuvent être remplacées par des toilettes sèches.
Si en plus vous couplez cela à ces quelques astuces pour diminuer votre consommation d’eau et ces 5 conseils pour réduire votre facture d’énergie, votre portefeuille vous remerciera !
Combien coûte une tiny house ?
Selon les modèles, le niveau de finition et de confort, le prix d’une tiny house de 15 m2 entièrement parachevée oscille entre 50 000 € et 60 000 €. Si vous acceptez de réaliser vous-même les travaux de finitions, il est possible d’acheter une micomaison pour 25 000 à 30 000€, gros œuvre fermé (hors livraison ; le transport coûte en moyenne 500 €). Au départ, ce type d’habitation était construite à partir de matériaux de récupération. Certains propriétaires ont ainsi pu construire leur habitation pour moins de 10 000 € !
Aujourd’hui, il existe des sociétés spécialisées qui livrent votre tiny home clé sur porte. En Belgique, on citera, entre autres Tiny House Belgium, Tiny Home, Wildernest, etc. Certaines proposent des modèles nomades, dotées de roues. Ce qui permet de déplacer sa maison facilement. Pour être plus proche de la nature, par exemple. De là à l’emmener en vacances, il y a toutefois un pas que nous ne franchirons pas ;-)
Aux Pays-Bas, la slim fit house a été conçue pour occuper 2 places de parking. Il existe aussi des tiny houses invisibles, qui se fondent totalement dans la nature.
Même le géant du meuble IKEA s’y met et a présenté fin 2020 son projet de micromaison de 17 m2 toute équipée dans le plus pur style scandinave.
Une tiny house nécessite-t-elle un permis de bâtir ?
La règlementation en la matière est encore floue. La tiny house est considérée comme de l’habitation légère. Au même titre qu’une caravane, une roulotte ou une yourte. Toutefois, d’une Région à l’autre, la législation diffère :
> en Wallonie, les tiny house font partie des formes d’habitat reconnues depuis 2019 et figurent dans le code wallon de l’habitation durable. La tiny house doit toutefois répondre à une série de critères définis (volume réduit, démontable, déplaçable, pas d’étage, etc.) et être destinée au logement.
> à Bruxelles, l’habitat léger n’est pas réglementé. Un cadre juridique serait à l’étude. Dès lors, un permis d’urbanisme est requis mais celui-ci répond à des normes d’habitabilité, notamment en termes de superficie minimale, bien au-dessus de celles des tiny houses. Obtenir l’autorisation de construction et de domiciliation est donc difficile. Certains projets ont toutefois pu voir le jour, dérogations à l’appui. Mais il s’agissait souvent de projets sociaux portés par les communes elles-mêmes.
> en Flandre, toute construction de plus de 6 m2 requiert un permis d’urbanisme. Chaque commune applique son règlement, et décidera si vous pouvez construire et vivre dans une tiny house. Pour l’instant, se domicilier dans une micromaison n’est pas possible en Flandre car la surface habitable est souvent inférieure à la surface minimale décrite (et imposée) dans le Wooncodex (le code du logement). Bref, renseignez-vous auprès de votre commune avant d’entamer votre projet.
Un conseil : assurez-vous que votre micromaison se trouve en zone d’habitat pour y résider pleinement. Si ce n’est pas le cas, elle ne pourra servir que de gîte à la ferme (en zone agricole) ou uniquement le week-end (en zone forestière). Si vous achetez un terrain, renseignez-vous aussi auprès du service Urbanisme de votre commune que vous pourrez y bâtir une tiny house.
Le témoignage d’Emma, propriétaire d’une tiny house
Emma souhaitait vivre entourée de nature et de calme. Mais aussi revenir à un mode de vie plus minimaliste. Grâce au concept de tiny house, elle a pu réaliser son rêve sans dépenser des fortunes.
« Dans une toute petite maison, vous vivez avec l’essentiel, il n’y a pas de place pour le superflu, dit-elle. C’est très bénéfique pour l’esprit. Vous revenez aux choses simples. Lorsque j’ai acheté ma tiny house, elle était aménagée comme un bureau mobile même s’il y avait déjà une cuisine et une salle de bains. Mon père y a ajouté un demi-étage, pour ajouter une chambre, ainsi qu’une petite terrasse et un auvent. Cela paraît très spacieux mais au final, je vis dans 16 mètres carrés. »
N’y aurait-il que des avantages à vivre dans une micromaison ? « Économiquement, il n’y a pas photo, c’est bien moins cher que l’achat ou la location d’une maison ou d’un appartement, assure Emma. Mes consommations d’énergie aussi sont réduites. Je me chauffe à l’électricité mais comme la surface est réduite et que la tiny house est bien isolée, c’est très bon marché. Il y a toutefois un revers à la médaille. L’été, et malgré l’isolation, il fait parfois chaud à l’intérieur mais je vis alors essentiellement sur ma terrasse. »
Emma souligne aussi le gain de temps pour le ménage. Et comme son espace est réduit, elle achète aussi moins de choses, ce qui lui permet de mettre davantage d’argent de côté. Elle avoue néanmoins que si tout est vite nettoyé et rangé, tout peut vite aussi sembler en désordre. « Il n’y a pas de place pour le désordre dans une tiny house », rit-elle.
Comme Emma vous aimeriez rejoindre le mouvement des micromaisons, mais vous ne savez pas si vous seriez capable d’habiter dans un intérieur de cette taille ?
Pour réduire vos consommations d’énergie, vous pouvez commencer par entreprendre quelques travaux pour améliorer l’efficacité énergétique de votre logement actuel. Et laisser murir votre projet…