Et si on partageait l’électricité solaire entre voisins ?
Cela s’appelle une « communauté d’énergie ». ENGIE Laborelec, le centre de compétence belge d’ENGIE pour l’énergie électrique, investigue depuis plusieurs années la question de la participation citoyenne dans la flexibilité du réseau électrique. Et en particulier les communautés d’énergie, basées sur le partage de l’électricité entre ses membres, qui placent le citoyen au centre du système énergétique. Et lui permettent de devenir acteur à part entière de la transition énergétique et donc d’un monde plus neutre en carbone.
Comment fonctionne une communauté d’énergie ?
Une communauté d’énergie, c’est un peu la fourniture d’énergie en circuit court (sans passer par une centrale électrique) à l’instar de la colocation ou de la mobilité partagée.
Cathy Crunelle, Future Collectivities & Homes Lab Manager chez ENGIE Laborelec, explique : « Plusieurs formats sont possibles. Parmi ceux-ci : un quartier où certaines familles possèdent des panneaux photovoltaïques et vont partager leur production d’électricité avec leurs voisins afin de favoriser la consommation directe d’énergie produite à l’échelle locale. »
Pour que cette autoconsommation soit maximale, il faut veiller à faire correspondre le plus possible les moments de consommation et de production… et la technologie peut nous y aider. « Concrètement, cela signifie que l’équilibre entre production et consommation à l’échelle du quartier se fait en activant, ou pas, certains éléments flexibles présents dans la communauté », précise l’ingénieure. Cela peut être la recharge d’une voiture électrique, ou d’un ballon d’eau chaude sanitaire ou encore le stockage d’électricité dans une batterie domestique pour une utilisation ultérieure, batterie installée dans la maison ou encore une batterie « de quartier ».
Les avantages des communautés d’énergie
> L’achat des panneaux solaires peut être mutualisé. Par exemple à l’échelle d’un immeuble d’appartements avec une installation qui ne couvre pas uniquement les besoins en énergie des parties communes du bâtiment mais aussi ceux des habitants.
> Moins d’électricité transite par le réseau électrique. Ce qui se traduit par moins de pertes en ligne pour plus d’efficacité globale.
> Elles sont une opportunité d’installer localement plus de systèmes de production d’énergie verte. On peut en effet potentiellement dimensionner une installation solaire sur base de la surface de toiture disponible plutôt que sur base de la consommation du bâtiment.
> Elles favorisent l’inclusion sociale. Les communautés d’énergie sont un fantastique moyen de faire participer tous les citoyens à la transition énergétique, sans qu’ils soient forcément propriétaires de leur logement ou en capacité d’investir dans une installation de production d’énergie.
> Elles familiarisent le citoyen avec la transition énergétique. Comme cultiver son potager permet de redécouvrir les légumes locaux, de saison et de penser son alimentation de façon plus durable, participer à une communauté d’énergie décomplexifie le monde de l’énergie en la rendant plus tangible.
> La consommation est mieux répartie sur la journée et les pics de consommation et de production sont évités.
« Consommer au bon moment est une bonne chose, ajoute Cathy Crunelle. Cependant, faire en sorte que l’utilisateur ne doive pas y penser en permanence, en automatisant les actions nécessaires tout en garantissant son confort, est indispensable pour permettre une adoption citoyenne large des communautés et un réel impact sur notre paysage énergétique. »
Déjà plusieurs communautés d’énergie pilotes en Belgique
Les équipes de Cathy Crunelle ont mené un premier test de partage d’électricité entre voisins entre 2016 et 2018 alors que les communautés d’énergie n’étaient encore qu’un concept sans cadre régulatoire établi. « Il nous a entre autres permis de tester et piloter plusieurs batteries résidentielles dans un but d’optimisation collective, et de mieux appréhender les attentes des membres de la communauté », note-t-elle.
Aujourd’hui, d’autres projets pilotes sont en cours en Belgique. Ils prodiguent une information utile qui devrait aboutir à légaliser ce type d’entité chez nous. Chez nos voisins français, c’est déjà le cas. Ainsi, sur l’île d’Yeu, les travaux de Laborelec ont contribué à développer une première communauté énergétique. Harmon’Yeu compte 23 maisons qui partagent l’électricité produite par 5 d’entre elles. « Nous y avons développé le système de gestion des flux d’énergie en pilotant les chauffe-eau et la batterie disponibles tout en répartissant équitablement les bénéfices aux différents participants de la communauté », conclut Cathy Crunelle.
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