Énergie verte : la choisir, la produire, y investir
Qu’est-ce que l’énergie verte ?
L’énergie verte est aussi appelée « énergie propre ». Elle est produite à partir de sources naturelles comme le soleil, le vent, l’eau d’un barrage, le bois, les végétaux en décomposition (biomasse)… Toutes ces sources permettent de produire de l’électricité mais aussi de la chaleur ou du mouvement (dans le cas des biocarburants). Leurs avantages : elles n’émettent pas ou peu de CO2, ou sont neutres en CO2 et elles sont renouvelables (la nature les génère en continu).
Ce sont ces avantages qui distinguent l’énergie verte de l’énergie grise. Cette dernière est tirée de sources fossiles qui rejettent des gaz à effet de serre et qui s’épuisent : charbon, gaz et pétrole. Quid de l’énergie nucléaire ? Il s’agit aussi d’énergie grise, car produite à base d’une source d’énergie fossile, l’uranium. Elle n’émet pas de CO2 mais elle doit gérer ses déchets radioactifs.
En 2016, les énergies vertes représentaient 8,7% de la consommation finale brute en Belgique (électricité, chaleur, transport). L’objectif est d’atteindre les 13% en 2020 et 32% en 2030.
Comment produit-on l’énergie verte ?
On distingue 5 types de production renouvelables :
1. Le solaire
La production d’énergie solaire passe notamment par des panneaux sur les toits. Comment fonctionnent les panneaux solaires ? Le soleil frappe les cellules de silicium dont la particularité est de transformer la lumière en courant. C’est le principe du photovoltaïque.
D’autres panneaux solaires produisent, eux, de la chaleur. Grâce à un liquide caloporteur chauffé par le rayonnement qui circule à l’intérieur. C’est le solaire thermique.
2. L’éolien
L’éolien utilise le vent à partir de 15 km/h qui peut varier en fonction du modèle d’éolienne pour faire tourner des pales et, dans la foulée, un alternateur. Les mâts sont implantés en mer (offshore) ou sur terre (onshore). Les éoliennes permettent d’alimenter le réseau électrique en électricité verte.
Les éoliennes sont aussi une des façons d’autoproduire son électricité. Certaines petites entreprises ou exploitations agricoles peuvent en effet placer une éolienne à axe de rotation verticale. Selon certaines conditions, évidemment. Ce type d’éolienne permet de produire jusqu’à 4x plus que des panneaux solaires à puissance équivalente. Un exemple ? Jetez un œil aux installations éoliennes Eoycle.
L’hydraulique
Cette énergie verte tire parti des mouvements de l’eau. Dans un barrage, la chute d’eau entraîne une turbine. Un moulin à eau tourne, lui, grâce à l’écoulement d’une rivière. Quant à l’éolienne sous-marine, qu’on appelle aussi hydrolienne, elle profite des marées ou des courants pour produire le courant.
La biomasse
Elle désigne toutes les matières organiques qui peuvent être soit brûlées (bois), soit décomposées en dégageant du gaz (surplus agricoles, déchets ménagers…), soit transformées en biocarburants (plantes).
La géothermie
C’est la récupération de la chaleur présente dans le sous-sol. Par exemple, en envoyant un liquide caloporteur dans un tuyau à une profondeur de 100 mètres (30°C). Ou alors en puisant dans des sources thermales situées à 3 000 mètres au moins (50°C à 100°C). Depuis quelques années, des villes côtières comme Scheveningen (Pays-Bas) ou Marseille, entre autres, ont fait le pari de la géothermie marine pour chauffer certains quartiers.
Comment investir dans de l’énergie verte ?
13 %, l’objectif de consommation finale brute d’énergie verte en Belgique en 2020 (contre 8,7% en 2016)
1. Avec des panneaux solaires
Une première manière consiste en l’achat de panneaux solaires. Il faut disposer d’un toit bien orienté et bien incliné. Installer des panneaux solaires vaut le coup malgré la suppression des primes et/ou des certificats verts (ils existent toujours à Bruxelles). Le prix des panneaux a chuté. Une installation standard (14 panneaux) coûte environ 5000 € et peut être amortie, selon que vous habitez à Bruxelles, en Wallonie ou en Flandre en 10 ans tout au plus.
2. Via une coopérative d’énergie
Une autre solution consiste à prendre des parts dans une coopérative d’énergie comme par exemple Electrabel Cogreen. Une part coûte 125€. On peut acheter à concurrence de plafonds prédéfinis. Ces coopératives utilisent ce capital pour monter des projets locaux, comme une éolienne ou un réseau de chaleur. Elles sont dites « financières », quand elles sont créées par des groupes énergétiques, et « citoyennes », quand elles sont mises sur pied par des particuliers.
3. Via un système de crowdfunding
Le financement participatif via le Web est à la mode. Il suffit de choisir un projet non polluant parmi ceux présentés et de verser une contribution. En échange, on reçoit des obligations, donnant droit à des dividendes.
4. En achetant des actions « vertes »
Autre méthode : acheter des actions de producteurs d’énergie verte. Cela nécessite de connaître la Bourse. Pour plus de tranquillité, on peut se rabattre sur des fonds de placement durables. Ils se sont multipliés ces dernières années mais tous ne sont pas aussi vertueux qu’ils le prétendent… Renseignez-vous.
5. En optant pour un contrat d’énergie verte
Pourquoi choisir de l’énergie verte chez soi ?
Les avantages se résument en 3 points :
> Primo, c’est une manière de lutter, à son niveau, contre le réchauffement climatique. Les experts le répètent : le temps est compté pour agir et la contribution de chacun est essentielle.
> Secundo, les renouvelables ont un avantage économique à long terme. Leur coût a sensiblement baissé, ces dernières années. Et une fois que leurs installations sont amorties, leurs sources sont gratuites et inépuisables. Seul bémol : leur rendement est fluctuant, dépendant de la météo. Cela rend plus complexe le fait de devenir 100% autonome. Une façon d’y arriver est de réduire en même temps sa consommation, en isolant mieux son logement.
> Tertio, les énergies renouvelables permettent de réduire la dépendance aux énergies fossiles, qui doivent être importées. Selon le SPF Économie, la Belgique achète son pétrole surtout aux pays de l’Opep (41 %) et à la Russie (38 %). Notre gaz naturel, lui, provient essentiellement de Norvège, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et du Qatar. Produire de l’énergie localement, c’est commencer à se libérer du prix des énergies grises, fixés sur les marchés mondiaux.
Quels sont les bons fournisseurs d’énergie verte ?
Les contrats d’électricité verte se sont multipliés. Il n’y a pourtant qu’un seul réseau de transport et de distribution et tous les électrons – verts, gris ou nucléaires – s’y mélangent.
Plusieurs situations :
– Certains fournisseurs (dont ENGIE Electrabel, 1er producteur vert en Belgique) sont également producteurs et se dotent d’éoliennes, de centrales biomasse, etc. Ils peuvent donc garantir des contrats d’énergie verte.
– Dans le cas des coopératives d’éoliennes, l’électricité produite est 100% renouvelable.
– D’autres fournisseurs sont uniquement des intermédiaires. Ils peuvent acheter leur électricité verte à des producteurs verts. Lors de la transaction, une «garantie d’origine verte» (GO) leur est fournie. Ce système est contrôlé par les régulateurs. Toutefois, il a ses détracteurs, car GO et électricité peuvent s’acheter séparément et car des GO à bas prix sont disponibles (en Scandinavie, notamment). C’est pourquoi il faut bien choisir son fournisseur d’électricité verte sur base de la provenance de ces GO.
De façon générale, un moyen existe pour ce faire. Il suffit de consulter le « fuel mix » du fournisseur. Il s’agit du relevé de toutes les sources primaires utilisées pour produire l’électricité qu’il vend. Cette information est consultable sur les sites des régulateurs régionaux : VREG, CWaPE et Brugel.
Quels sont les prix de l’énergie verte ?
On remarque que les contrats d’électricité verte sont désormais compétitifs. Des simulations peuvent être réalisées sur des sites ad hoc. Bien entendu, tout dépend des paramètres : localisation, consommation, type de compteur, durée du contrat, etc. Il faut également apprécier le « fuel mix » de chaque fournisseur.
En ce qui concerne le coût de l’énergie verte, c’est autre chose. Les renouvelables ont eu besoin de soutien pour se développer. C’est toujours le cas pour certaines filières. Cette aide est en fait payée par les consommateurs via les différents éléments de leur facture d’énergie. Ainsi en est-il des coûts d’énergie verte (la contribution énergie verte), qui permet de financer les certificats verts octroyés aux producteurs. À cela, s’ajoutent 2 surcharges : l’une pour les éoliennes en mer du Nord et l’autre en Wallonie pour la bulle des certificats verts liés au photovoltaïque (une dette de 1,5 à 2,3 milliards d’euros).