L’art de « ne rien faire » ou comment mettre son cerveau en mode « avion »

Entre la vie de famille, le travail et le reste, notre quotidien ressemble à une course contre-la-montre. Vous avez aussi ce sentiment ? L’impression de courir, de ne jamais avoir le temps de souffler ou de vous occuper de vous, de devoir sans cesse « faire » des choses. Tout va vite, les jours et les années filent ; projetés vers le futur, rivés sur nos écrans, on oublie « d’être » présents, alors qu’on rêve juste de se poser ou de flâner. 

Et si le moment était venu de (ré)apprendre à ne rien faire ? Ralentir, retrouver un peu de paix intérieure, se reconnecter à soi, renouer avec l’oisiveté, l’ennui et… le vide ! Voilà le programme, ça vous dit ? On y va mollo, promis. 

Notre société fait régner le culte du « faire ». Il est mal vu, dépréciant, voir culpabilisant de ne rien faire…

• Au travail, chacun « fait » son maximum pour atteindre les objectifs, être productif, répondre aux attentes. Avant de rentrer, on demande aux collègues « tu fais quoi ce soir ou ce week-end ? ». Faire, faire, faire !
• À la maison, il faut faire de son mieux, jongler entre une tonne d’activités, comme si on avait peur du vide. Devant la télé, sur le pot ou en balade, c’est le smartphone qui se charge de nous accaparer. Multitâches, hyperbusy et ultraconnectés, on est surtout mégacrevés ! 
• Même en vacances, il faut « faire » des visites, multiplier les séjours, les trajets, les photos, etc. Même les loisirs et les vacances deviennent contraignants, fatigants. Vite, des congés pour récupérer… des vacances.

Performance, efficacité, productivité, réactivité, agenda ou smartphone, voilà une liste non exhaustive des ennemis du « ne rien faire ». Et pourtant, l’oisiveté possède de réelles vertus.

Stop, on prend une pause, qu’elle dure 15 minutes ou une journée entière. Une vraie pause, celle où vous vous autorisez à vagabonder sans plans ni contraintes, sans injonctions ni objectifs.

Des bulles d’inactivité vitales pour le corps et l’esprit, car elles permettent de :

• Réduire votre niveau de stress ou d’anxiété, tout en contribuant à améliorer votre santé générale ;
• Bonifier votre sommeil et recharger vos batteries ;
• S’ennuyer, une excellente façon de stimuler votre créativité, de laisser libre cours à votre imagination ;
• Ralentir votre rythme, se poser, afin de savourer véritablement le présent ;
• Faire le point, prendre du recul sur sa vie ;
• Ou encore de vous recentrer sur vous, vous reconnecter à vos émotions, à vos sens.

Attention, pour ne rien faire, il faut vraiment lâcher prise. Au début, vous aurez peut-être l’impression de perdre votre temps ou de gâcher votre journée, avec la tentation de combler le vide avec de petites activités. Ce n’est pas le but, car ne rien faire, ce n’est pas :

• Binge-watcher toutes les saisons d’une série Netflix ;
• Errer sur Facebook ou scroller sur Instagram ;
• Ranger la maison, repasser ou faire des machines ;
• Sortir avec des amis ou rendre visite à la famille ;
• Monter sur votre VTT ou prendre votre raquette de padel ;
• Ou aller au restaurant, au cinéma ou à la salle de sport ;

Toutes ces activités, bien qu’agréables et utiles, sollicitent votre cerveau, puisent dans vos réserves et exigent votre attention. Pour ne rien faire, vous devez réussir à vous déconnecter totalement.

Avez-vous déjà entendu parler du niksen, un art néerlandais de ne rien faire ? Né du mot « niks », le niksen incarne parfaitement le temps pour soi, ces parenthèses suspendues que l’on s’accorde sans culpabilité ni but précis, si ce n’est celui d’être présent. 

• Regarder par la fenêtre et laisser vagabonder son esprit ;
• Écouter de la musique allongé les yeux fermés ;
• Flâner dans un parc sans destination ni attentes
• Tricoter ou pratiquer une activité manuelle en mode automatique, etc. 

Pas étonnant que ce concept viennent des Pays-Bas, tant nos voisins excellent dans l’art du bien vivre. Cela vous tente ? Découvrez ce livre sur le Niksen.

On sourit parfois de nos amis espagnols ou portugais, mais la sieste n’est pas synonyme de fainéantise, elle a une fonction. Elle permet de recharger vos batteries, elle favorise votre capacité de concentration et contribue à votre bien-être. C’est prouvé scientifiquement.

Voici la recette pour une sieste réparatrice :

• Les microsiestes de 10 à 20 minutes sont très relaxantes et permettent d’éviter un effet « groggy » au réveil. Si vous avez plus de temps, dormez entre 45 minutes et 1 heure.
• Le meilleur moment est souvent en début d’après-midi, après un lunch pas trop lourd. 
• Allongez-vous le plus possible, afin de favoriser un repos profond.
• Idéalement, dans une pièce calme, isolée et confortable. En portant éventuellement un casque auditif pour couper les bruits environnants.
• Prévoyez un réveil, afin de contrôler votre sieste et éviter un réveil en plein milieu d’un cycle de sommeil.
• Pensez aussi à vous couvrir avant de plonger dans votre somme. 
• Évidemment, éloignez ou coupez votre smartphone !

Quoi de plus revigorant qu’une balade en forêt sans but précis, de préférence seul ? Le décor est parfait pour se vider la tête, en observant les arbres, les oiseaux, les fourmis, les nuages, etc. Des scènes fascinantes et apaisantes, à condition de laisser votre smartphone à la maison. Pas de photos, pas de réseaux sociaux, pas de messages, pas de notifications, juste vous et la nature. Allongez-vous dans l’herbe, promenez-vous pieds nus, asseyez-vous contre un arbre, fermez les yeux… respirez.

C’est quoi le mode ultraslow ? C’est saisir la vie en pleine conscience, vivre chaque instant en pleine présence. Vous attendez votre tour chez le médecin ? Ne sortez ni votre téléphone ni un livre, contemplez simplement votre environnement, en faisant preuve de patience. Un trajet seul en voiture ? Coupez la musique, les podcasts et autres distractions pour vous concentrer sur le paysage, sans penser à rien de concret. Au bureau, prenez le temps de vous lever pour regarder par la fenêtre, étirez-vous et observez… Restez là cinq ou dix minutes, soufflez. Vous prenez un repas seul ? Pourquoi ne pas être attentif à chaque bouchée plutôt que de scroller sans fin sur les réseaux sociaux ?

Le smartphone est un outil aussi fantastique qu’addictif. Plus vous l’utilisez, plus il capte votre attention. Or, il est une cause importante de notre incapacité à ne rien faire… Éteindre les notifs, le ranger dans une autre pièce, contrôler le temps d’écran, faire des journées « sans smartphone », il existe 1000 façons de vous en éloigner, quelques instants par jour, mais cette détox n’est pas simple. Dans cet article, on vous livre quelques conseils.

Évidemment, même si c’est plus facile en solo. Avec vos enfants ou votre partenaire, le secret est de créer des parenthèses « douces ». Cela peut être du yoga ou de la méditation, mais aussi des balades silencieuses dans la forêt, des jeux calmes, de la lecture, etc. Le tout est de créer des rituels, avec des règles que chacun adopte peu à peu…

Et si, après cette lecture saine, on poursuivait en ne faisant rien du tout pendant 15 minutes, chiche ?