6 façons d’autoproduire son électricité
L’autoproduction, c’est quoi ?
Qui dit autoproduction ne dit pas indépendance énergétique. L’autoproduction est le fait de produire tout ou une partie de l’électricité que l’on consomme. Or, pour l’instant, les énergies renouvelables ne permettent pas de couvrir notre consommation en continu, c’est pourquoi il est toujours essentiel d’être raccordé au réseau même s’il est aujourd’hui possible d’augmenter son indépendance vis-à-vis de celui grâce aux batteries (voir ci-après).
Les technologies d’autoproduction
1. Les panneaux solaires
Les panneaux solaires sont le mode le plus courant pour autoproduire son électricité. Début 2017, on recensait près de 400 000 installations photovoltaïques en Belgique dont 98% sont résidentielles. Installer des panneaux solaires vaut toujours le coup, quelle que soit votre Région et même avec la disparition des primes pour le solaire et le tarif prosommateur.
Le coût ? Une installation photovoltaïque moyenne se compose de 14 panneaux, représente un investissement d’environ 5000 €, rapporte plus de 500 €/an pour une production de 25 à 30 ans. Découvrez ici quelle sera la rentabilité de vos panneaux solaires selon votre Région.
On estime l’autoconsommation (la consommation de l’énergie que l’on produit) à 30% avec des panneaux photovoltaïques. Investir dans une batterie domestique permet d’augmenter ce pourcentage pour atteindre 60% à 80%.
Pour tout savoir sur les panneaux solaires, ces 3 guides vous seront très utiles.
2. L’éolienne domestique
Si votre maison est située dans une zone exposée au vent, vous pouvez également installer une éolienne domestique pour produire votre électricité. On parle ici essentiellement d’éolienne à axe de rotation vertical, qui s’intègre mieux dans des espaces urbains et dont les pales ne dépassent pas 8 mètres. Leur puissance varie de 100 W à 20 kW. Pour couvrir les besoins moyens d’une famille (3500 kWh/an), une éolienne de 3,5 kW suffit. Pour produire, elle a besoin de vents de minimum 10 à 15 km/h.
Attention, une éolienne ne se place pas n’importe où et certainement pas sur votre toit. Mieux vaut prévoir au préalable une étude de vents et une étude d’incidence par un bureau spécialisé. Quelle que soit la Région dans laquelle vous habitez, il vous faudra aussi obtenir un permis d’urbanisme, informer vos voisins, déclarer votre éolienne à la CREG (le régulateur fédéral) ainsi qu’au ministre fédéral de l’Énergie et demander l’accord de votre gestionnaire de réseau, entre autres pour la pose d’un compteur bidirectionnel.
Le coût ? Le coût total, installation comprise, pour un usage domestique oscillera entre 10 000 et 40 000 € selon la puissance de l’éolienne et les possibilités liées à l’installation (par exemple, est-ce que les fondations sont suffisamment solides). On estime le retour sur investissement à partir de 15 ans si l’éolienne est suffisamment exposée aux vents. Cela peut grimper si l’exposition n’est pas bonne. Vous pouvez bénéficier de certificats verts par votre régulateur régional (CWaPE, BRUGEL, VREG). On estime qu’une éolienne peut produire jusqu’à 4x plus que des panneaux solaires à puissance équivalente et son rendement ne décroit pas avec le temps.
3. L’arbre à vent
L’Arbre à Vent® est en fait une sorte d’éolienne domestique nouvelle génération. Inspiré de la nature, il peut transformer le plus petit courant d’air (6 km/h) en électricité verte. Haut de 9 mètres, il est composé d’un tronc et de 54 feuilles qui sont des micro turbines dotées chacune d’un générateur. Il peut produire entre 1500 et 3500 kWh par an et est plus beau qu’une éolienne domestique !
Le coût ? 49 500 € pour ce petit bijou technologique. Beau… mais impayable.
4. La micro-cogénération
Parmi les systèmes de chauffage existants, il y a les chaudières à micro-cogénération. Leur particularité ? Elles sont capables de produire à la fois de la chaleur et de l’électricité ! Comment ? La chaudière est alimentée en combustible (le plus souvent du gaz naturel) pour actionner un moteur à piston. L’énergie mécanique libérée par ce mouvement est alors convertie en électricité via un alternateur. Une grande partie des besoins en électricité d’un ménage standard peuvent être couverts grâce à la micro-cogénération.
Le coût ? Environ 10 000€.
5. Le toit solaire
Il y avait déjà les tuiles solaires, il y a désormais plus performant : le toit solaire ! Le Solar Roof de Tesla n’est pas une succession de panneaux photovoltaïques posés sur une charpente. Le toit lui-même est solaire et relié à une batterie à haute performance. Ses tuiles, dotées de cellules photovoltaïques invisibles à l’œil nu, ont même l’apparence de tuiles traditionnelles et sont garanties pour toute la durée de vie de votre maison. On peut le précommander en Belgique.
Le coût ? Environ 22 000€, installation comprise, pour une surface de toiture moyenne, soit 100m². Tesla annonce en effet 220€/m².
6. Les vitres et les briques en verre solaires
Plusieurs sociétés développent des vitres capables de produire de l’électricité. C’est le cas notamment de la société allemande Heliatek. Sa technologie repose sur un film photovoltaïque souple posé sur le vitrage. Rendement annoncé : environ 80 watts par m². Plusieurs immeubles en sont déjà pourvus dont celui d’ENGIE Laborelec à Linkebeek. Pas encore d’habitation.
À côté de cela, des chercheurs britanniques ont développé une brique de verre à installer sur les façades des maisons pour convertir l’énergie solaire en électricité. Les briques sont dotées d’une fibre optique intelligente qui oriente les rayons du soleil sur de petites cellules photovoltaïques. Les Solar Squared sont attendues prochainement. On n’en connaît pas encore le prix.
En conclusion : les solutions d’autoproduction électrique existent mais ne sont pas encore accessibles à toutes les bourses. Les panneaux solaires sont sans doute la technologie la plus mature actuellement. Testez votre toit avec cet outil en ligne pour vérifier combien des panneaux solaires pourraient vous rapporter.