9 systèmes de chauffage… et leurs différences
Le chauffage au mazout ou au gaz
Les chaudières de chauffage central à condensation au gaz ou à mazout (qui respectent les nouvelles normes de l’Ecodesign qui sont d’application depuis le 26 septembre 2015) sont les modes de chauffage les plus souvent installés dans notre pays.
Si ces systèmes permettent de se chauffer et de produire de l’eau chaude, ils présentent malgré tout quelques différences :
- L’installation d’une nouvelle chaudière à condensation au gaz naturel est en moyenne moins chère que celle d’une chaudière à mazout de même type. Pour les chaudières au gaz à condensation, vous pouvez encore bénéficier d'une prime à Bruxelles et en Flandre à certaines conditions. Les détails sur les primes pour le chauffage ici.
- L’entretien d’une chaudière au gaz est bon marché et doit être réalisé moins souvent que celui d’une chaudière à mazout ;
- Une chaudière au gaz ne nécessite pas d’espace de stockage pour son combustible, contrairement à la chaudière à mazout qui requiert la présence d’une citerne de stockage enterrée (travaux nécessaires) ou visible (perte d’espace).
- Du côté des consommations énergétiques, gaz naturel et mazout sont souvent comparables. En revanche, alors que le prix du gaz naturel avait pour habitude d’être beaucoup plus stable que celui du mazout, il a connu une forte augmentation au cours des derniers mois. Raison pour laquelle vous avez tout intérêt à adapter l’acompte mensuel de votre facture de gaz, afin de profiter de l’étalement des paiements, contrairement au mazout, dont la livraison est généralement réalisée en une seule fois.
- Si vous devez remplacer votre appareil de chauffage dans les années à venir, sachez que le futur pacte énergétique pourrait prévoir l’interdiction de la vente des chaudières à mazout d’ici 2035. Vous possédez un système de chauffage au mazout ? Passer du chauffage au mazout au gaz est plus facile qu’on le pense. En ce qui concerne les chaudières au gaz, la Flandre a également fait passer de nouvelles mesures « climat », mais, dans le contexte actuel, la chaudière à condensation au gaz naturel reste certainement l’une des meilleures options.
La pompe à chaleur
En général, les pompes à chaleur tirent environ les deux tiers de la chaleur qu’elles fournissent de l’environnement (terre, air) et un tiers de l’énergie électrique qu’elles consomment. Selon les technologies utilisées et la source de chaleur environnementale choisie, elles peuvent performer à un ratio de ¾ et ¼. Elles comportent des avantages et inconvénients : en effet, bien que coûteuse, il s’agit d’une solution de chauffage écologique.
Les pompes à chaleur s’occupent du chauffage de votre intérieur et de la production d’eau chaude sanitaire. En outre, certains modèles permettent également de refroidir l’air et peuvent donc remplacer efficacement l’air conditionné en été ou lorsque la température extérieure est trop élevée – bien qu’il faille utiliser cette possibilité avec modération parce qu’elle est particulièrement énergivore. On parle alors de « pompe à chaleur réversible ».
Il existe plusieurs types de pompes à chaleur. Les 4 principaux sont :
- air/eau : La pompe à chaleur air/eau extrait la chaleur thermique de l’air extérieur (aérothermie) par l’intermédiaire d’un appareil compact installé à l’extérieur : l’unité extérieure. Cette chaleur est ensuite transmise à l’eau du système de chauffage central dans l’habitation.
- sol/eau : la pompe à chaleur sol/eau utilise la géothermie (ou chaleur tellurique) pour réchauffer (ou refroidir) l’eau du circuit de chauffage, c’est-à-dire qu’elle extrait la chaleur du sol et la transmet à l’eau du circuit de chauffage.
- air/air : ce type d’installation extrait la chaleur latente de l’air extérieur et la réinjecte à l’intérieur à une température supérieure afin de chauffer les espaces intérieurs.
- eau/eau : les pompes à chaleur eau/eau extraient la chaleur de l’eau présente dans les nappes phréatiques en sous-sol et la restituent grâce au condenseur du système.
Le choix dépendra de plusieurs facteurs comme les sources d’énergie disponibles autour de l’habitation, le type d’installation et la puissance thermique nécessaire.
Seul « hic » : même si vous pouvez bénéficier d’une prime et d’un éco-prêt, une pompe à chaleur coûte de 50 à 100 % plus cher à l’achat qu’une chaudière mazout ou gaz, voire même davantage dans le cas d’une pompe à chaleur géothermique. Et son fonctionnement nécessite de l’électricité sauf si vous optez pour une pompe à chaleur au gaz naturel… A la question de savoir si vous devez opter pour ce système de chauffage, on peut dire que… cela dépend ! Bien qu’écologique, le choix d’une pompe à chaleur doit être mûrement réfléchi, car cela n’est pas adapté à tous les foyers, notamment les maisons « insuffisamment » isolées. Dans le cas de maisons anciennes ou mal isolées, elle n’est à n’envisager que sous sa forme hybride ou dans le cadre de travaux d’isolation et de rénovation.
Par ailleurs, vous devez procéder à un entretien annuel, réalisé par un professionnel qualifié.
La chaudière à pellets ou à biomasse
On le sait peu mais la chaudière à pellets, aussi appelée « chaudière à granulés », permet non seulement de se chauffer mais aussi de produire de l’eau sanitaire chaude de façon tout à fait rentable.
En fait, le système de chauffage central à pellets est identique à l’installation de chauffage gaz ou mazout : le combustible, ici le pellet, est acheminé via une vis sans fin jusqu’à la chambre de combustion. Celle-ci redistribue alors la chaleur dans le circuit d’eau ou d’air. Le principe de fonctionnement étant le même, il est donc facile de remplacer une chaudière existante par une nouvelle chaudière à pellets sans devoir changer les conduites – pour peu, bien entendu, que vous ayez de la place disponible pour le stockage des pellets (10m³ environ). De plus, une prime énergie peut être accordée en Wallonie et en Flandre pour ce type de chauffage : en effet, l’utilisation du bois pressé comme combustible a un bilan carbone neutre, il s’agit d’une ressource renouvelable. Enfin, pour le même pouvoir calorifique, le pellet coûte moins cher que les autres combustibles. L’entretien du poêle à pellets doit être idéalement fait par un professionnel. Mais vous pouvez aussi adopter ces quelques gestes simples pour entretenir votre poêle.
A-t-il un inconvénient ? Le plus gros est sans doute de devoir stocker les granulés de bois compacté, dans un silo souterrain ou en surface, et le coût de la chaudière en elle-même et de son installation. Les avantages des pellets, eux, sont nombreux : on laisse la parole à 3 utilisateurs pour vous en parler.
La chaudière à biomasse, quant à elle, permet de se chauffer grâce aux combustibles végétaux renouvelables (copeaux ou blocs de bois, céréales, colza, etc.) et fonctionne sur le même principe que celle à pellets, avec les mêmes avantages et inconvénients : elle peut donc être également raccordée au circuit des appareils de chauffage précédent. Comme cette chaudière a besoin d’un certain temps pour arriver à la température nécessaire, nous vous conseillons vivement de l’associer à un ballon de stockage, qui peut d’ailleurs lui-même être relié à vos autres sources de chaleur telles que votre pompe à chaleur, vos panneaux photovoltaïques, etc.
La chaudière hybride
Comme la voiture hybride, le chauffage hybride fonctionne à l’aide de plusieurs énergies dont l’une, au moins, est renouvelable. Concrètement, cela signifie qu’un chauffage hybride peut combiner une chaudière gaz à condensation avec une pompe à chaleur. Ou cette même chaudière au gaz avec un boiler solaire. On peut même imaginer une chaudière au gaz avec une pompe à chaleur et une installation photovoltaïque, par exemple ! De nombreuses combinaisons sont possibles et offrent un excellent rendement ainsi qu’une grande fiabilité.
L’avantage : le système hybride est un chauffage intelligent. Il choisira toujours de faire fonctionner en priorité l’énergie qui offrira le meilleur rendement ou prix et la meilleure efficacité voire les 2 simultanément si cela est avantageux. Il fait donc diminuer votre facture énergétique et est respectueux de l’environnement.
La chaudière à micro-cogénération
Dans la majorité des cas, on produit de la chaleur avec sa chaudière et on achète de l’électricité à un fournisseur pour alimenter ses appareils électriques et son éclairage. Avec une chaudière à micro-cogénération, on se chauffe et on produit son électricité en même temps ! On vous explique en détail dans cet autre article comment fonctionne la micro-cogénération, ses avantages et ses inconvénients.
Le chauffage électrique
Il a souvent mauvaise réputation à cause du coût élevé de l’électricité, d’autant plus au cours des derniers mois, avec la hausse des prix de l’énergie. Mais le chauffage électrique a pourtant des qualités indéniables : tout d’abord, il n’implique aucun conduit d’évacuation de fumées. De plus, il est très facile à installer, permet une chauffe très rapide des radiateurs et/ou des planchers chauffants et affiche une excellente efficacité thermique. Enfin, ce système de chauffage très silencieux vous assure une sécurité optimale. En effet, il utilise une résistance électrique pour chauffer l’eau (ou, dans le cas de la chaudière électrique ionique, l’électrolyse). Cela vous évite donc les intoxications au monoxyde de carbone provoquées par le phénomène de combustion.
En bonus, si l’on est équipé de radiateurs basse température, on peut opter pour un chauffage électrique à basse température, plutôt qu’un modèle standard, et bénéficier de 15 % de réduction sur sa facture d’énergie, grâce à ses meilleures performances.
Le boiler solaire
Le boiler solaire peut couvrir 40 à 60% des besoins en eau chaude sanitaire d’une famille. Quand le soleil ne brille pas, votre chaudière au gaz naturel prend le relais. Attention, un boiler solaire chauffe l’eau, pas la maison ! De plus, il ne faut pas le confondre avec les panneaux photovoltaïques qui, eux, sont destinés à la production d’électricité.
Le boiler solaire, qui se place généralement sur le toit de la maison, est constitué de capteurs solaires et d’un réservoir de stockage d’eau chaude. C’est la chaleur naturelle du soleil captée par les panneaux solaires thermiques qui est transmise à l’intérieur, vers le chauffe-eau. Cela rend votre eau chaude gratuite, en quelque sorte. D’autant plus que, pour l’installation, de nombreuses primes sont octroyées par les Provinces, les Régions et les communes. Néanmoins, il faudra trouver un chauffage d’appoint pour assumer la totalité de la consommation d’eau chaude de votre foyer.
Comment choisir son chauffage
Maintenant que tous les types de chauffage vous ont été présentés, il ne vous reste plus qu’à faire votre choix. Pour vous aider, nous avons fait un tableau des différents avantages et inconvénients de chaque méthode de chauffage :
Type de chauffage |
Avantages |
Inconvénients |
Fourchette de prix |
Chauffage au mazout |
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Chaudière au gaz |
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Pompe à chaleur |
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Chaudière à pellets ou biomasse |
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Chaudière hybride |
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Chaudière micro-cogénération |
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Chauffage électrique |
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Boiler solaire |
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Enfin, n’oubliez pas qu’un système de chauffage ne se limite pas à la chaudière. Comme le montre une infographie, 6 éléments essentiels composent votre système de chauffage.